En France, l'espérance de vie globale continue d’augmenter. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), un homme né en 2023 peut espérer vivre en moyenne 80,3 ans, et une femme 85,2 ans. Mais derrière ces moyennes flatteuses, se cache une disparité frappante quand on examine les chiffres par catégories socio-professionnelles.
Des écarts substantiels entre cadres et ouvriers
Les données de l'Insee montrent qu'à 35 ans, un cadre a une espérance de vie près de sept ans supérieure à celle d'un ouvrier en France. Les cadres peuvent espérer vivre jusqu’à 84 ans en moyenne, tandis que les ouvriers atteignent 77 ans. Pour les femmes, cet écart est moindre mais bien réel : environ trois ans d'écart entre les femmes cadres et les femmes ouvrières.
Ces différences s'expliquent par des facteurs tels que les conditions de travail – souvent plus éprouvantes physiquement pour les ouvriers –, des comportements différents en matière de santé (tabagisme, pratique sportive, alimentation), mais aussi par l'accès inégal aux soins. Les professions les plus privilégiées, financièrement et intellectuellement, ont davantage recours à des consultations préventives, à des bilans de santé réguliers ou à des traitements innovants, souvent inabordables pour les milieux populaires.
Le rôle crucial du niveau d’études
Le niveau d'instruction joue également un rôle majeur. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que les individus avec un diplôme universitaire vivent en moyenne plus longtemps que ceux arrêtant leur scolarité au niveau du collège. Cela reflète des inégalités d'accès à l'information, mais aussi l’impact du statut socio-économique que confère un haut niveau d’éducation.